Cela fait plusieurs années que l'on recherchait des informations précises sur PRIMAT qui fut le second correspondant de Freinet ( avant René DANIEL)
Grâce aux recherches de Patricia DESPAQUIS aux archives départementales du Rhône, nous l'avons enfin trouvé et avons pu rechercher son état-civil
PRIMAT et non PRIMAS ni PRIMA
Voici le début de notice que nous avons pu écrire, (avec l'aide si importante de Patricia)
Du coup Patricia a aussi effectué des recherches sur DURAND le tout premier
Nous avons ajouté le courrier de Patricia annonçant la découverte et la démarche effectuée.....
Josette Uebershlag et François Perdrial
PRIMAT Louis, Bernard, François (02/05/1897 Lyon 5e - 30/05/1984 Francheville) département 69. Une remarque, le patronyme de Primat s’écrit avec un « t » final et non avec un « s » comme l’écrivait Freinet
Louis Primat instituteur à Villeurbanne fut correspondant de Freinet avant René Daniel * durant l'année scolaire 1925-1926, échangeant avec Freinet des textes imprimés par leurs élèves ; à ce stade, il n'y avait pas encore envoi de lettres individuelles. Deux textes non datés des élèves de Villeurbanne figurent sur le site Archives-Coop'ICEM, journaux scolaires, sans doute de mai ou juin 1926 compte-tenu de la mention d’une fête scolaire le 11 juillet 1926 au parc de La Ferrandière. Freinet témoigna de ces échanges : "Malgré ce long arrêt (départ de Gaston Durand), malgré le nouvel apprentissage qu'ont dû faire, et les élèves et leur maître (M. Primas [sic pour Primat qui est la bonne orthographe de son patronyme]), l'enthousiasme n'a pas cessé. Notre expérience a triomphé de toutes les difficultés administratives, et, depuis février [1926], l'échange régulier a repris à la grande joie des deux classes" (Freinet, L'Imprimerie à l'École, Boulogne-sur-Seine, Ferrary éditions, 1927, p. 26).
Louis Primat, en effet, avait remplacé Gaston Durand dans la classe de CE d'une école située 124 cours Emile-Zola à Villeurbanne. Signalons aussi que Louis Primat a entretenu une correspondance scolaire l'année suivante en 1926-1927 avec la classe de Mlle Ripert en Algérie.
Fils de François Primat et de Louise Dulaquais - domiciliés 14 rue Saint-Alexandre à Lyon 5e à la naissance de leur fils, puis à Moirans (Isère) à son mariage (son père étant d'abord employé à Lyon en 1897 devenu industriel à Moirans en 1922) -, Louis, Bernard, François Primat instituteur à Vénissieux épousa en première noce le 27/05/1922 à Lyon 7e, Andrée, Angèle Gisclon (17/01/1901 Lyon 5e - 30/03/1989 Lapajasse) coiffeuse et fille d'un mécanicien et d'une vannière, ce premier mariage fut dissous le 10 mai 1928. En seconde noce, Louis Primat épousa le 05/09/1929 à Lyon 6e, Marie, Louise Blanc (19/03/1897 Lyon 3e - 06/11/1963 Pierre Bénite) institutrice et fille de Louis Blanc de son métier gardien de la paix et de Jeannette, Françoise Gauchat décédés au mariage de leur fille, Louis Primat étant alors domicilié 15 rue Pasteur à Lyon (acte de mariage n°439).
DURAND Gaston, Jean, Joseph (17/09/1901 Foncine-le-Haut - 11/08/1994 Viriat) département 69, 90.
Gaston Durand, note Pierre Yvin, fut le premier correspondant de Freinet en 1925 : "D'octobre à novembre 1925, la classe du Bar-sur-Loup échangeait ses pages imprimées avec celles de Durand de Villeurbanne [69]. De février à juillet 1926, les échanges continuent avec Primat [orthographié Primas pour Primat]" in Pierre Yvin, Le mouvement Freinet au quotidien. Des praticiens témoignent, Brest, éditions du Liogan, 1997, p. 269. En effet, Freinet écrivait dans son ouvrage L'imprimerie à l'école, éditions Ferrary, 1927, p. 27 : "Au moment le plus passionnant, brusquement la classe de Villeurbanne a cessé ses envois : notre camarade Durand qui venait d'être nommé professeur de gymnastique, quittait son poste en novembre, la classe jusqu'en février a vivoté sans titulaire [...] Malgré ce long arrêt, malgré le nouvel apprentissage qu'ont dû faire leur maître, M. Primat, et les élèves, l'enthousiasme n'a pas cessé. [...] Depuis février, l'échange régulier a repris à la grande joie des deux classes". Gaston Durand, instituteur du CE2 de l'école sise cours Émile Zola à Villeurbanne (69) pour la 2ème année consécutive, venait d'obtenir un poste de professeur de gymnastique au lycée de Belfort (90) avec effet au 3 décembre 1925 (dossier de carrière de Gaston Durand). Cet échange de textes imprimés n'était pas encore la correspondance scolaire d'élève à élève qui sera inauguré avec la classe de René Daniel * en janvier 1927 : échange de lettres individuelles, de textes, de documents, de colis in Michel Barré, Célestin Freinet, un éducateur pour notre temps 1896-1936-Les années fondatrices, tome I, PEMF, 1995, p. 42.
Gaston Durand – fils d'Albert, Désiré, Jean Durand instituteur à Tassenières à la naissance de son fils devenu professeur de gymnastique plus tard et d'Eugénie, Ernestine Morel (20/02/1869 Bletterans (39) - 24/07/1957 Bourg (01)) institutrice à Tassenières et fille d'un gendarme – Gaston Durand donc épousa le 4 août 1934 à Belfort (90), Francine, Marie, Marthe Pealoux (1915 - 2005) sans profession dont le père infirmier militaire lors de la Première Guerre Mondiale est mort pour la France et la mère était sans profession.
Courrier de Patricia de juin 2024
Bonsoir à tous deux, François et Josette,
Je suis très contente de savoir que ces documents viennent combler vos attentes, vos recherches...après tant d années.
Comme me l a écrit Christine, mon amie et complice de cette première aventure aux Archives Départementales du Rhône,
" c est fantastique ! Je perçois leur joie. Un dénouement,un soulagement,un aboutissement . C'est ma joie multipliée par 20 ans!!! Ça fait bcp de joie,une lourde joie :-D:-D:-D. "
Archives Départementales car celles de Villeurbanne m avaient indiqué que ce qui concerne l Éducation Nationale est à Lyon.
Pour Primat, ne trouvant rien à Primas sur le site, la documentaliste a suggéré qu il pouvait y avoir une erreur d orthographe. Et qu en tout cas, cela valait la peine de regarder le dossier Primat. Et en effet, Louis Primat avait enseigné à l école Emile Zola de Villeurbanne en 1925 entre autre.
Pour Durand, logiquement, les possibilités étaient plus nombreuses vu que c est un nom plus courant.
On a reçu un gros carton et on a trié. Et finalement, les indications sur la chemise de Gaston étaient plausibles et croisaient les informations déjà envoyées par François.
Toutes deux avons étaient émues, troublées par une proximité assez immédiate avec les réalités évoquées- et restreintes puisque administratives et institutionnelles- .
Nous les avons tous senti "vivants", ces acteurs du monde scolaire !
Il nous a pourtant manqué une photo pour savoir quelque chose sur leur physique, allure, expression...Voire de discuter avec eux de toutes ces années lugubres et enthousiastes...
Logiquement, la dimension Freinet n apparaît pas ou peu. Quelques déductions possibles de descriptions de pratiques de classes...
Et ma curiosité se demande comment s est créé le contact avec Freinet ?
Et comment s est engagée la suite de la correspondance avec Louis Primat.
Il était déjà dans l école E.Zola au moment où Gaston Durand est arrivé puis en est parti, nommé sur un poste de professeur de gymnastique au lycée de Belfort. Il a eu sans doute envie de se lancer dans l expérience ? Mais les mois et années suivantes l ont dirigé vers d autres écoles. Et il semble qu il ait rencontré bien des difficultés !
Vous comprenez ainsi qu on a "plongé"...
Bonne soirée à vous.
Amitiés
Patricia, ravie de cette mission enfin réalisée.
ajout de 2 pj documents( livre de vie classe Durand) fournis par Michel Mulat
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