timbre freinet

 

PINGET Alberte (1919-2011), militante Freinet de la Haute-Savoie

Département

Lieu(x) d'exercice

Vinzier, Sciez

Personnalité

Image
site mairie de Sciez

Notice

  • Journal scolaire : 1 exemplaire Entre près et bois (1969)  archivé aux AdF
  • hommage et photo sur le site : www: ville-de-sciez.com :

Décès de Mme Alberte Pinget

 

Mardi après-midi,  amis, anciens collègues et anciens élèves accompagnaient Alberte Pinget décédée dans sa 93 ème année, à sa dernière demeure. Bernard Néplaz maire honoraire lui a rendu un hommage émouvant. Née en 1919 au lendemain du premier conflit mondial elle perd son père revenu gazé des tranchées alors qu’elle n’a que 13 ans. Normalienne en 1939 quand éclate la deuxième guerre mondiale, elle va être confrontée à son tour à ces évènements et à leurs conséquences.

Confrontée aussi aux grandes luttes politiques qui marquent l’histoire de notre pays durant tout le 20ème siècle. Marquée par ses racines familiales elle ne traversera pas indifférente ces périodes : n’est elle pas fille de ces enseignants formés à l’école de la 3ème République, les « fameux hussards de la République », formés pour inculquer à leurs élèves les grands principes de la Révolution française : « Liberté, Égalité, fraternité » au nom d’une laïcité de combat marquée par les grandes lois de 1883-85 fondant l’École Publique gratuite, obligatoire et laïque, auxquelles s’ajoutera bientôt la loi de 1905, séparant l’église de l’état. Ce sont ces principes qui vont guider l’institutrice tout au long de sa vie.

Au lendemain de la libération elle est nommée dans le Rhône et supporte mal les contraintes imposées par la hiérarchie. Elle qui grâce à ses parents a été nourrie de quelques idées libertaires que lui apporte la lecture des brochures éditées par Célestin Freinet, le pionnier de l’École moderne. Elle décide alors  de quitter l’enseignement pour prendre la direction d’une pension de famille à Châtel. C’est à cette époque, qu’elle fonde un foyer avec un ouvrier agricole de Bernex, André Pinget. En 57, elle réintègre l’enseignement, elle sera nommée à Vinzier, une affectation difficile ou elle fera face avec la détermination et le courage qu’on lui connaîtra plus tard dans d’autres circonstances de sa vie.

Sa manière d’enseigner surprend à l’époque, elle ne note pas  ses élèves  et initient ces derniers à la musique et aux arts plastiques. Alberte Pinget, demande son changement pour Sciez, Chavannex, où elle prend la succession de Bernard Néplaz.

Après la fermeture de l’école de Chavannex, elle prend la direction de la nouvelle école maternelle où elle enseignera les quinze dernières années de sa carrière, elle  prendra sa retraite en 1978. Peu après, son fil Claude, âgé de 20 ans tombe gravement malade, Alberte Pinget, va engager le combat contre la terrible maladie. 20 ans de rémissions en rechutes, ils vont, la mère et le fils lutter. Certes, ils ne sont pas seuls même si André le père est emporté par la maladie en 1983. Il y a Michel, Annie, toute leur famille.

Alberte Pinget, laissera le souvenir d’une personne loyale et généreuse, déterminée dans sa vie publique comme dans sa vie privée, tolérante et respectueuse des opinions des autres, une institutrice qui aura fait honneur à l’école laïque.

À ces enfants, petits et arrières petits-enfants il restera le souvenir d’une mère, d’une grand-mère et d’une arrière-grand-mère exceptionnelle.