timbre freinet

 

PIGNERO Jean (1914-2005), militant Freinet de la Seine-et-Marne

Département

Lieu(x) d'exercice

Poligny, Crisenoy

Personnalité

Notice

  • Journal scolaire : 8 exemplaires Notre effort : effort de Briard, effort de Gueulard (de 1950 à 55) archivés au MUNAE
  • Articles L'Educateur  : n°8 janv 1950 : formulaire d'enquête ; n°1 oct. 1950 : peinture pour tableaux,  n° déc 1960 in article Freinet :  le "par coeur" est-il vraiment la forme la plus authentique et la plus durable du savoir ?
  • Hommage du réseau Sortir du nucléaire :

JEAN PIGNERO NOUS A QUITTES

Un des pionniers de l’information et de nos luttes antinucléaires nous a quitté, le 15 juin, à l’âge de 91 ans : Jean Pignero. Jean était « simple » instituteur en Seine-et-Marne, adepte des méthodes éducatives de Célestin Freinet et partisan de l’espéranto. Sans jamais quitter la Seine-et-Marne, où il passa toute sa vie, il fut un des premiers en France à dénoncer ce qu’il devait appeler « le crime nucléaire contre l’Humanité ».

En 1957, à l’époque où presque tous les intellectuels, les enseignants, les scientifiques et les hommes politiques voyaient en l’Atome le bonheur de l’Humanité, il écrit : « Halte à l’atomisme ».

En 1962 il fonde « l’Association contre le danger radiologique » qui devient, en 1966, « l’Association pour la protection contre les rayonnements ionisants » (APRI). L’APRI publiait jusqu’en 1987 un bulletin et divers documents d’un solide niveau scientifique.

En 1975 il fait paraître un « Petit livre noir ». Jean connaîtra une vieillesse douloureuse, réconforté tant soit peu par le courrier qu’il entretenait avec des membres du Collectif Stop Golfech.

Pour honorer son souvenir et sa pensée, je citerai ces lignes qu’il écrivit, en 1972, dans le n°1 de La Gueule Ouverte, la revue d’écologie militante créée par Pierre Fournier.

Nous nous sommes heurtés à un fait psychologique : la confiance irraisonnée en une « science infaillible ». Cette confiance résulte d’un enseignement dogmatique basé sur des manuels scolaires et même des techniques nouvelles d’enseignement présentant avec assurance une seule solution aux problèmes, même s’ils en comportent plusieurs. L’esprit critique n’est pas enseigné en France. Les enseignés acquièrent une idée très belle de la « science » et la fixent ne variatur dans toute leur mentalité. Toute critique devient alors une manifestation d’un esprit de dénigrement douteux, « réactionnaire » pour les gens « de gauche » qui constituent une part importante du public auquel nous nous adressions au début. Cet état d’esprit, évidemment, entraîne une adhésion implicite à tous les aspects majeurs du système en place.

Jean Pignero nous a quitté sans connaître l’espoir d’une disparition prochaine du « crime nucléaire ». A nous de poursuivre son courageux combat…

Henry Chevallier (Sortir du Nucléaire 32)