timbre freinet

 

BEAUPLET Georges et Odette, militants Freinet d'Ille-et-Vilaine

Département

Lieu(x) d'exercice

Crevin,Pont-Péan, Rennes

Personnalité

Notice

Une notice du Maitron  est consacrée  à Georges Beauplet (voir ci-dessous)

Extrait du livre de Pierre Cudennec, Pont-'Péan, au fil du temps, article paru aussi dans le bulletin municipal de Pont-Péan de 2012 :

http://envor2004.free.fr/crbst_140.html

article de Ouest-France du 12 août 2016 :

Située dans le quartier du Pont-Mahaud, la rue Georges Beauplet marque l'empreinte du passage de l'enseignant, avec sa femme Odette, dans la commune, entre 1945 et 1959.

Né à Laval, le 12 septembre 1913, Georges Beauplet devient pupille de la nation, peu avant ses cinq ans, à la mort de son père, décédé pour la France, dans les derniers mois de la guerre 1914-1918.

En 1938, alors qu'il est nommé instituteur à Crévin, ce soldat réserviste est rattrapé par la guerre. Rappelé dès l'annonce du pacte germano-soviétique, il rejoint les rangs de l'armée française. Après neuf mois de guerre, il est fait prisonnier, le 18 juin 1940, dans le Loir-et-Cher, avant d'être déporté en Allemagne. Renvoyé dans ses foyers, le 4 août 1941, il reprend ses fonctions d'instituteur à Crévin.

Un patriotisme fervent

Également secrétaire de mairie dans la commune, il fournit de faux papiers, cartes d'identité et d'alimentation aux maquisards et aux réfractaires. En août 1943, il rejoint un groupe de résistance armée et prend contact avec les francs-tireurs et partisans français (FTPF) de Bain-de-Bretagne.

Il participe alors aux attaques de convois, sur les routes au sud de l'Ille-et-Vilaine et aux opérations de sabotage. De nombreux camions sont détruits, des armes récupérées et des officiers allemands neutralisés.

Son fils aîné, Michel et sa fille Annick, se souviennent : « Il dissimulait des armes sous l'estrade de sa classe. »

Pour « son patriotisme fervent et très courageux », il sera décoré de la croix de guerre, avec étoile de bronze en 1945, puis de la médaille de la Résistance française, en 1947.

L'école du bonheur

Le 1er octobre 1945, Georges Beauplet est nommé directeur de l'école publique de Pont-Péan. Il y enseigne avec sa femme Odette. À l'époque, cette petite école de hameau voit ses classes surchargées et ne possède que très peu de moyens. « Les conditions matérielles étaient très difficiles. Il fallait trouver les ressources localement. En tant que directeur, notre père a créé l'amicale laïque, pour trouver des fonds. Il y avait un bon noyau d'amicalistes. », précisent ses enfants. Une nouvelle salle sera installée avec des matériaux récupérés au camp de Saint-Jacques-de-la-Lande.

L'enseignant aimait solliciter la créativité des enfants. Ainsi cette salle devient un lieu de fête, de théâtre et de cinéma. « Papa jouait aussi au théâtre, il avait entraîné tout le monde : collègues, parents d'élèves », précise son fils Michel. Sa fille Annick a aussi en mémoire les séances de « cinéma éducateur », pour lesquelles l'instituteur empruntait des films à la Fédération des oeuvres laïques (Fol). Une autre fête annuelle est également dans les mémoires. « Les aînés évoquent encore les fêtes de la jeunesse cantonales et les mouvements du Lendit », ajoute Michel Beauplet. Chaque année, il fallait multiplier les répétitions avant ce grand rassemblement d'élèves.

Il ira même acheter une imprimerie pour permettre à chaque enfant d'écrire dans le journal de l'école, intitulé « L'école du bonheur ».

Mais le rôle de l'enseignant va bien au-delà. Investi également dans le club de football de la commune, c'est dans sa classe que l'enseignant réunissait les équipes, chaque mardi soir, pour la préparation des matches du dimanche.

En 1959, il quitte Pont-Péan pour Rennes, avec un nouveau défi, en compagnie de sa femme : la direction de l'école Louis Volclair à Rennes.

Le 13 mars 1996, Georges Beauplet décède à Rennes, laissant à ses enfants un héritage de sa personnalité. « J'ai exercé le même métier que lui, précise son fils, j'étais également instituteur et secrétaire de mairie », affirme Michel. Quant à sa fille, Annick : « J'ai hérité de son côté militant. Je me suis investie dans un syndicat. »