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Parution récente du livre posthume de Mohand Saïd Lechani

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Ce livre sera  en vente aux salons Freinet de Paris ( 8 novembre 2017) et Nantes ( 25 novembre 2017)


Du bon usage de la pédagogie livre posthume de Mohand Saïd Lechani, Éditions : les Chemins qui montent septembre 2017, 187 pages.

Préface d’Anne-Marie Chartier, agrégée de philosophie et de sciences de l’Éducation, enseignante à l’ENS de Lyon et postface de Masin Azouaou, doctorant en histoire contemporaine.

Ce livre regroupe six textes fondamentaux de Mohand Saïd Lechani portant sur l’enseignement. Il est complété d’annexes : bulletins d’inspection et citations de l’auteur notamment…

Mohand Saïd Lechani est un contemporain de Freinet, né trois ans avant lui. Kabyle, il va se distinguer par d’excellentes études qui feront de lui un instituteur normalien et un pédagogue, écrivain réfléchissant sur son enseignement.

En 1933 il s’abonne à l’Éducateur prolétarien et devient un des pionniers de l’imprimerie à l’école en Algérie.

Sa carrière est longue et il devient un instituteur hors pair, prônant la méthode globale d’apprentissage de la langue. Il mène de front un combat syndical et politique qui fait de lui un des premiers intellectuels engagés . Tout en restant un partisan convaincu de la sauvegarde de la langue berbère. C’est un homme de conviction, qui fut l’auteur, en 1949, du projet de loi portant sur la fusion des enseignements et l’abolition des discriminations scolaires.

Il est même pressenti pour devenir ministre de l’Éducation en Algérie du premier gouvernement de l’après-guerre d’Indépendance.

Mais qu’est ce qui fait que Mohand Saïd Lechani ne soit pas si connu dans notre petit monde éducatif ? Alors que le Dictionnaire biographique des militants du mouvement ouvrier algérien et le Dictionnaire biographique de la Kabylie lui consacrent de longs articles…

La principale raison est qu’en Algérie avant la Seconde Guerre mondiale, les instituteurs autochtones n’avaient pas le même statut que leurs homologues français, que la carrière des instituteurs indigènes était semée d’embûches, et qu’il était difficile, voire impossible, de s’exprimer à l’extérieur. Pourtant Mohand Saïd Lechani réussit à publier de nombreux articles dans La voix des humbles, revue syndicale des instituteurs indigènes…

Ce livre a l’extraordinaire mérite de remettre au grand jour des textes de Mohand Saïd Lechani qui nous éclairent sur sa vision très élaborée de l’enseignement du français.

Ses bulletins d’inspection, dont on a appris à lire entre les lignes sont intéressants, nous permettent de découvrir la belle façon d’enseigner d’un humaniste et d’un homme qui aimait les enfants.

La préface très pertinente sur le maître Lechani et la postface sur l’homme politique apportent toutes deux un éclairage nécessaire.

Ce livre a sa place dans toutes les bonnes bibliothèques pédagogiques et n’est en rien dépassé, Le langage au CP, La lettre aux débutants sont toujours d’actualité.

On notera que l’association les Amis de Freinet est remerciée par le Docteur Lechani, petit-fils de  Mohand Saïd Lechani.

François Perdrial, le 30 octobre 2017